Si je devais résumer mon expérience Erasmus en 1 phrase, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi […] et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie… je ne suis qu’amour !
Bon, j’espère que vous avez la ref. Merci Otis de m’avoir aidé à trouver un sens à cette introduction.
Bref, cette année d’Erasmus, c’était fou fou fou, et 3 ans après, je n’ai rien oublié.
Comment partir en Erasmus ?
J’ai eu l’opportunité de partir après avoir obtenu mon DUT MMI (Métiers du Multimédia et de l’Internet) à Tarbes dans les Hautes Pyrénées. La licence professionnelle qui était la suite logique de ce diplôme avait la possibilité de se faire avec un partenariat à l’étranger, en Suède, au Québec ou … en Irlande.
La Suède ? Trop nuit, trop froid.
Le Québec ? Trop loin.
Et l’Irlande ? Haaaa l’Irlande, ce pays qui me fascinait tant depuis des années.
Pays anglophone avec une culture très attrayante, de la campagne verdoyante et des paysages mythiques, de cette fameuse Guinness (je suis intolérante à la bière depuis) ou encore de leur passion du rugby. De plus, le fait que ce pays soit au sein de l’UE, donc pas très loin de la France était LE point rassurant. Car bien qu’habituée à voyager depuis toute petite, je n’avais jamais quitté le cocon familial pour voyager seule. Enfin si, une fois j’étais partie à Bordeaux toute seule en train ! 
Bref, pour tous ces points, mon choix a vite été fait.
Me voilà donc partie pour la rentrée 2016 à Dundalk, des rêves plein la tête et un niveau d’anglais aussi vide que mon verre de Guinness à la fin d’une soirée.
Dundalk est une petite ville de 30 000 habitants, proche de la frontière de l’Irlande du Nord, à 80 kms au nord de Dublin.
Nous étions deux français de la même université à partir, Ben était dans la même classe que moi pendant le DUT. Gros point rassurant, il a aussi été mon Google Traduction personnel pendant les trois premiers mois. En effet, nous étions les deux seuls étudiants Erasmus dans notre classe, donc entourés d’irlandais. Et je vous le confirme, l’accent irlandais quand on ne comprend déjà pas très bien l’anglais, ça pique. Après moultes What ? Can you repeat ? What did you say ?, on finit par s’habituer.
Qu’est ce qu’il s’est passé durant cette année scolaire ?
J’étais dans la licence Creative Media, dans la continuité de notre DUT autour du Multimédia. On a donc eu des cours super divers et techniques, comme :
- Apprentissage de la 3D
- Création de podcasts radio
- Création de documentaires
- Site web, programmation
- Et des cours axés autour de la culture, la société et les médias
J’ai adoré cette période universitaire et tous les projets à construire en parallèle.
Et cette ambiance Erasmus alors ?
Nous étions logés toute l’année dans une résidence avec 90 % d’étudiants Erasmus et quelques irlandais. Clairement, le bâtiment en lui-même était horrible, sale et non entretenu et les appartements étaient … rustiques on va dire. Heureusement, rares étaient les soirées où nous étions seuls et dépressifs, on a pu compter toute l’année sur l’ambiance Erasmus et ses beerpongs enflammés pour égayer cet endroit maussade.
Au premier semestre j’étais en coloc avec Ben et un couple de Brésiliens, beaucoup plus âgés que nous. Il n’y pas vraiment eu d’échanges.
Et au deuxième semestre, le miracle s’est produit. Nous sommes restés dans le même appartement et de nouveaux colocataires sont arrivés ! Deux catalans, Laura et Arnau. Dès le début une énorme alchimie s’est créée et on a vite formé une seconde famille dans ce pays adoptif. Trois ans après, nous sommes toujours très proches et même si nous sommes retournés dans nos pays respectifs, on essaye de se voir au moins une fois par an.
Plein d’autres copains, des français évidemment (big up Marusko <3), mais aussi des copains d’Allemagne, des Espagnols, Tchèques, Malaisiens, Irlandais, Finlandais, Indiens … et j’en passe.
Petit fun fact à ce propos : La diversité de cultures dans cette résidence m’aura appris plein de choses, et surtout, je sais dire le mot « Santé » dans pas mal de langues ! Cheers, Sláinte, Prost, Salud, Na Zdraví, Kippis, et le plus simple pour la fin : Hölkyn kölkyn … Y’a le choix pour trinquer !
Pourquoi avoir voulu faire Erasmus ?
La première raison, c’était évidemment pour apprendre à parler anglais correctement, sans vouloir revenir bilingue, mais pour être au moins capable de tenir une conversation. Avant de partir ce n’était vraiment pas ça. J’espérais aussi perdre mon french accent, bon là je n’ai pas totalement réussi je vous l’accorde.
Quitter mon cocon familial, ma petite vie française trop tranquille, qui me plaisait bien sûr, mais j’avais besoin de changement ! En fait, j’aimais bien l’idée de ne pas comprendre du premier coup les gens que l’on croise dans la rue et de savoir qu’il allait falloir se débrouiller pour se faire comprendre.
Enfin, pour voyager aussi. Toujours. J’ai eu la chance durant cette année Erasmus de pouvoir faire plusieurs road trip à travers l’Irlande afin de visiter ce pays au mieux.
Il se pourrait même que certains articles y soient consacrés … Dites-moi en commentaire si ça vous intéresse de connaître mes itinéraires, conseils et petites découvertes à ce sujet. Enfin, avec un groupe de français nous sommes partis une semaine pendant les vacances de février visiter la belle ville de Prague sous la neige.
Cette année a été si spéciale car il y a eu…
- Les Photo society trip : On partait le weekend en bus avec une association de l’université découvrir des lieux plus ou moins connus et plus ou moins loin de Dundalk. (Howth Head, Gosford et Slieve Gullion forests, Malahide Castel ou encore Dublin et Belfast sur la période de Noël).
- Les nombreuses soirées Erasmus rythmées de food crawl, pub crawl, beer pong et fluncky ball, pas le temps de s’ennuyer… Tout ceci m’a tout de même valu un bras dans le plâtre.
- La fête de la Saint Patrick à Dublin. Pour la petite histoire, à la base St Paddy’s Day est une fête Chrétienne célébrée par les Irlandais depuis le 17ème siècle ! Aujourd’hui elle est devenue une fête civile, célébrée partout dans le monde. Le topo : avoir un détail représentant l’Irlande, que ce soit du vert, un trèfle, un déguisement de Leprechaun… et boire de la bière. Ensuite, est-ce que j’ai besoin de détailler ? Allez voir ça par vous même ! L’ambiance à Dublin y est totalement géniale, de 10h du mat à 10h du matin le lendemain, hasardez-vous dans les nombreux pubs de la ville, vous ne saurez que trop faire. Il y a de la musique à chaque coin de rue et les personnes viennent du monde entier pour faire la fête !
Ce qui a été moins sympa :
- Lorsque je me suis cassée le poignet, j’ai rapidement remarqué que les démarches médicales n’allaient pas être simple niveau prise en charge et remboursement. Et effectivement, ne vous cassez rien là bas ! Ne soyez pas malade. Au pire, choppez un rhume. L’hôpital de ma ville était fermé une grande partie de la semaine et ouvert seulement 2h sur quelques jours. Pas de système d’urgence non plus comme nous en France (une seule option trop chère pour une étudiante), et bien j’ai du faire 1h de route en bus pour trouver un hôpital capable de me poser ce fichu plâtre.
- J’ai vaguement eu l’impression d’avoir été dans une bulle lors de cette année scolaire, et du coup un peu détachée de ce qui se passait en France. Le retour à la “réalité” a été assez dur.
Ce que Erasmus m’a apporté :
Erasmus est peut être le mot à la mode depuis quelques années, mais il signifie tellement de choses ; la découverte d’un autre pays et l’ouverture d’esprit qui va avec, la sensation de liberté, l’apprentissage et l’autonomie, les rencontres éphémères et les plus durables. Pour moi, cela a été révélateur, et partir étudier à l’étranger pour une année a certainement été la meilleure décision à ce jour. Depuis, je ne suis pas retournée vivre dans ma ville d’origine, j’oscille entre Lille et Paris. C’est peut être parce que ça me rapproche de l’Irlande inconsciemment ;).
Enfin, mes petits conseils pour terminer :
- S’incrire en Erasmus ne rime pas avec P.R.O.C.R.A.S.T.I.N.A.T.I.O.N. Vous aurez tout un tas de documents à remplir, papiers à préparer et logement à chercher. La sieste ce sera pour plus tard !
- Ne pas avoir peur de se lancer. Si vous réfléchissez à faire un programme Erasmus, c’est que vous avez déjà la réponse au fond de vous
. Si c’est un problème financier, différentes bourses existent, renseignez-vous (Bourse Erasmus, celle de votre université et bien d’autres). Et si c’est à cause de votre entourage que vous hésitez, dites-vous que ce n’est qu’un an, et que ça fait une bonne occasion pour eux de visiter un nouveau pays ! - Faites-en sorte d’être en colocation avec d’autres étudiants Erasmus. Quoi de mieux pour s’imprégner de cette nouvelle vie que d’être avec d’autres jeunes dans la même situation que vous ? Et je vous vois venir, ne vous mettez pas qu’avec des français, ça ne fera que retarder votre immersion avec les autres étudiants. Je crois même que c’est la base pour une bonne expérience Erasmus. N’ayez pas peur d’aller vers les autres à cause de la langue, ça viendra au fur et à mesure.
- Et le meilleur pour la fin, profitez !!! Bye bye le scrollage intempestif sur les réseaux sociaux, gardez votre temps libre pour faire connaissance et discuter avec vos colocs/voisins/camarades de classe/inconnus. Ouvrez les yeux sur votre pays d’adoption et fabriquez-vous de beaux souvenirs, qui ne vous quitteront plus jamais.
« Si vous avez peur de le faire, alors faites-le » 💫
2 commentaires
Hello, hello
Super sympa ton blog et ça me donne bien envie d’y aller ! Peux-tu nous parler un peu de la ville de Dundalk ? Est-ce qu’elle est sympa, belle, charmante ? Y a t-il des trucs à faire ? Les habitants de Dundalk sont-ils accueillants ? etc… Merci !
Super bien raconté et expliqué ! merci
Ma cousine a fait erasmus à Cracovie, du coup je suis allé la voir là-bas et j’ai visité cette géniale ville